L’histoire des droits des femmes en France : un combat pour l’égalité

Le 8 mars, lors de la Journée internationale des droits des femmes, on met à l’honneur l’égalité entre les sexes. En France, les femmes ont progressivement acquis des droits fondamentaux que la société leur refusait autrefois. Des figures emblématiques comme Gisèle Halimi ont marqué l’histoire en luttant pour les droits des femmes dans notre société. 

Des prémices de la Révolution aux premières avancées. 

En 1791, en pleine Révolution française, les femmes restent soumises à l’autorité de leur mari. Révoltée par cette injustice, Olympe de Gouge publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne rappelant que “ la femme nait libre et demeure égale à l’homme en droits”.

Plus d’un siècle plus tard, des avancées significatives apparaissent. Les femmes mariées disposent librement de leur salaire et bénéficient un congé maternité de huit semaines sans rupture de contrat. Puis, en 1924, le programme de l’enseignement secondaire et le baccalauréat deviennent identiques pour les filles et les garçons. 

Le droit de vote et la reconnaissance juridique

De même, une date clé marque l’histoire du droit des femmes en France : le 21 avril 1944. Ce jour-là, elles obtiennent enfin le droit de vote et deviennent éligibles. Ainsi, l’année suivante, elles participent pour la première fois aux élections municipales. 

Le 27 octobre 1946, la Constitution garantit l’égalité des droits entre les femmes et les hommes dans tous les domaines.


Les grandes réformes du XXème siècle

D’abord, en 1956, la fondation La maternité heureuse (qui deviendra le Planning Familiale en 1960) milite pour l’éducation sexuelle et le droit à la contraception et l’avortement. La loi Neuwirth de 1967 autorise la contraception quelques années plus tard, bien que le gouvernement ne publie ses décrets d’application qu’en 1971.

Le 13 juillet 1965, une avancée majeure permet aux femmes de gérer leurs biens propres et d’exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari.

D’autres réformes clés suivent et marque l’histoire du droit : 

  • 1970 : l’autorité parentale conjointe remplace la puissance paternelle, établissant que “les deux époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille”.
  • 1972 : la loi pose le principe d’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes.
  • 1975 : la loi Veil autorise l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) pour une période expérimentale de cinq ans, et rendu définitive en 1979. Cette même année, le divorce par consentement mutuel est réintroduit.
  • 1980 : la loi reconnaît le viol comme un crime et en donne une définition juridique précise : “tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise, est un viol”.

Les luttes modernes et les avancées récentes 

Le 8 mars 1982 marque la première Journée nationale des droits des femmes en France. A cette occasion, le président François Mitterand annonce plusieurs mesures dont le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale et la suppression de la notion de “chef de famille”.

Parmi les autres avancées importantes :

  • 1983 : la loi Roudy établit l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
  • 1991 : Edith Cresson devient la première femme à être nommée Premier ministre. La fonction n’est pas encore féminisée à cette date-là. 
  • 1992 : la loi introduit la notion de harcèlement sexuel dans le droit français.
  • 1999 : on reconnaît officiellement la féminisation des noms de métiers. La même année, les Nations Unis adoptent une résolution qui fait de chaque 25 novembre, la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
  • 2001 : le délai légal de recours à l’IVG passe de 10 à 12 semaines.
  • 2004 : Le gouvernement présente le premier plan de lutte contre les violences faites aux femmes en Conseil des ministres.
  • 2007 : Mise en place le 3919, un numéro de téléphone gratuit destinée aux victimes et témoins de violences conjugales
  • 2010 : Le gouvernement déclare la lutte contre les violences faites aux femmes grande cause nationale.
  • 2013 : on a instauré le remboursement de l’IVG à 100 % et la gratuité des contraceptifs pour les mineures de plus de 15 ans. 
  • 2017 : le mouvement #MeToo et #BalanceTonPorc émergent après l’affaire Weinstein, libérant la parole des femmes sur les violences sexuelle.
  • 2018 : renforcement de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes grâce à l’étendu du délai de prescription de 30 ans pour des crimes sexuels commis sur des mineurs.
  • 2021 : les couples de femmes et les femmes célibataires peuvent accéder à la Procréation Médicalement Assistée (PMA).
  • 2022 : le délai légal pour avoir recours à l’IVG est allongé de 12 à 14 semaines.
  • 2023 : la collectivité de Saint-Ouen-sur-Seine devient la première en France à instaurer un congé menstruel.

Un combat toujours d’actualité

Malgré ces avancées, l’égalité entre les femmes et les hommes reste un enjeu majeur. Les mouvements féministes continuent de lutter contre les violences faites aux femmes, les écarts de salaires et les inégalités professionnelles. Chaque année, de nouvelles lois sont adoptées pour renforcer ces droits, mais le chemin vers une véritable égalité demeure encore long.

Ainsi, en retraçant l’histoire des droits des femmes, il apparaît clairement que chaque combat a permis d’obtenir de nouvelles avancées. Mais le progrès ne s’arrête jamais, et les revendications pour un avenir plus égalitaire restent plus que jamais d’actualité.