La fête du travail du 1er mai, symbole des droits des travailleurs, trouve son origine au XIXᵉ siècle. Retour sur son histoire et sur les règles juridiques qui encadrent cette journée particulière en droit du travail.
Une histoire issue des luttes ouvrières
A la fin du XIXème siècle, les travailleurs américains manifestent le 1er mai, pour revendiquer une journée de travail de huit heures. Ces défilés donnent lieu à plusieurs drames, notamment lors d’affrontements violents causent de nombreuses victimes à Chicago.
En 1889, le Congrès international socialiste de Paris, décide de faire du 1er mai une journée de lutte ouvrière en hommage aux victimes américaines.
En France, il faudra attendre 1947 pour que le 1er mai soit officiellement reconnu comme un jour férié et chômé.
Le droit du travail : un cadre juridique essentiel
Le droit du travail est constitué de l’ensemble des règles juridiques applicables aux relations entre employeurs et salariés. Il organise les relations professionnelles de travail et encadre notamment les contrats de travail et la rémunération.
Ce droit est en constante évolution. Il ne s’applique pas aux fonctionnaires (qui relèvent du droit public), aux travailleurs indépendants, aux bénévoles ou aux dirigeants d’entreprise.
Le droit du travail repose sur de nombreuses sources juridiques :
- Organisation Internationale du Travail (OIT) : agence des Nations Unies, elle adopte des conventions influençant le droit du travail français.
- Union européenne et Conseil de l’Europe : l’Union européenne rédige des traités, règlements, directives et accords collectifs européens pendant que le Conseil de l’Europe promeut la Convention européenne des droits de l’Homme et la Charte sociale européenne.
- Constitution française : elle pose des principes fondamentaux, tels que l’égalité entre les sexes, la protection de la santé, la liberté syndicale et le droit de grève.
- Code du travail : il regroupe les lois, ordonnances et décrets relatifs au travail.
- Conventions et accords collectifs : ils précisent les conditions d’emploi, de travail et les garanties sociales dans chaque branche professionnelle.
- Règlement intérieur : rédigé par l’employeur, il fixe les règles internes de l’entreprise.
- Contrat de travail : il formalise la relation de travail en précisant la rémunération, la qualification et la durée du travail, créant des obligations pour l’employeur et le salarié.
Lorsqu’il existe plusieurs textes applicables, c’est toujours la règle la plus favorable au salarié qui s’applique, en respectant néanmoins la hiérarchie suivante :
- Textes internationaux et européens
- Constitution
- Lois, ordonnances et décrets (Code du travail)
- Conventions et accords collectifs
- Règlement intérieur
- Contrat de travail
Le droit applicable au 1er mai
Le 1er mai bénéficie d’un statut juridique particulier. Selon l’article L3133-4 du Code du travail, il est obligatoirement férié et chômé pour tous les salariés, quel que soit leur contrat de travail.
Seules certaines professions, indispensables au fonctionnement du pays (hôpitaux, transports, forces de l’ordre, restauration, etc.), peuvent être requises de travailler ce jour-là. Dans ce cas, la loi impose une double rémunération pour les heures effectuées.
Le 1er mai est ainsi le seul jour férié dont le chômage est légalement obligatoire pour tous les salariés en France, marquant l’importance historique et sociale de cette journée.